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Pour les dirigeants.es aussi, la pensée de François Jullien résonne face à la complexité ambiante.
Comment repenser l’efficacité et l’efficience ?
En quoi sa pensée de « l’écart » et de « l’entre » permet de créer des stratégies et des ressources insoupçonnées ?
Ce sont ces deux thématiques essentielles dans le quotidien des dirigeants.es qui seront développées lors de ce symposium.
Autant vous avertir, un.e dirigeant.e ne sort pas forcément « indemne » de la lecture que propose le philosophe et sinologue François Jullien. Par l’écart ouvert dans le vis-à-vis généré entre deux traditions de pensée, la chinoise et l’européenne, des questionnements inattendus mais porteurs émergent, en matière d’efficacité, de stratégie et de changement.
· D’où provient le potentiel de situation qui ouvre le champ des possibles ?
· Jusqu’où tirer parti de la propension des choses à l’œuvre dans la conduite du changement ?
· Comment entendre les transformations silencieuses comme dynamiques de performance ?
Pour nous aider à y répondre, à l’instar de Copernic et Galilée, François Jullien bouscule la conception anthropologique européenne qui invite l’homme à maitriser les choses pour mieux dominer le monde. Par son vouloir, son savoir et son action, l’Homme, et encore plus quand il est censé diriger, est au cœur de la stratégie et de la conduite des transformations avec des pratiques et des attitudes souvent préalablement définies. Un détour et un accès induits par la pensée traditionnelle chinoise convie les dirigeants.es à sortir de leurs repères et postures habituels et à dépasser le champ des modèles spéculatifs et des formalisations idéales. C’est d’abord la situation qui compte et son potentiel.
Exploiter le potentiel de situation
Parce que la transformation est au fondement même de la pensée chinoise, on n’y retrouve pas coupure usuelle entre une modélisation/planification théorique en amont suivie d’une application/mise en œuvre pratique en aval. Toute transformation est source d’un potentiel qui est dans la situation même, porté par la propension des choses dans une lecture plus saisonnière et situationnelle que comptable.
Ce qui compte, c’est de découvrir le secret agencement des choses et des « existants » en présence qui permet de tirer le meilleur parti de la réalité.
François Jullien invite ainsi les dirigeants.es à repérer le potentiel des situations dans lesquels ils (se) sont embarqués, parfois malgré eux, et à l’exploiter pour le déployer et en profiter.
Pour discerner le potentiel d’une situation tel qu’il est et non tel qu’il devrait être, il importe de l’appréhender comme un dispositif évolutif et évoluant de lui-même. L’enjeu est alors de discerner quand et comment agir, souvent de biais, incidemment et sans éclat, ni même d’effort. Il s’agit de détecter les facteurs porteurs pour se laisser porter par eux, à condition d’intervenir au bon moment et de manière opportune.
Ne rien faire ne signifie nullement que rien ne se fait
Il importe donc de savoir attendre (« laisser mûrir ») avant d’agir, parce que le non agir se révèle agissant. Comprendre ce qui apparait d’abord comme un paradoxe pour le mental et une blessure narcissique pour l’ego, invite le leader à se comporter davantage comme Ulysse que comme Achille. Au premier la mètis (le « flair » en quelque sorte, le « fit » disent parfois les coachs) en tirant parti des circonstances ; au second le caractère grondeur et la force bruyante des personnages qui fabriquent les événements sonores qui peuplent notre actualité.
Revenir au réel et à sa nature changeante rappelle que la connaissance du climat ne dit pas le temps qu’il fera demain. Parler aujourd’hui d’un monde VUCA (Volatile, Uncertain, Complex et Ambigu) pour les organisations ne fait que souligner ce constat. Le savoir n’est pas le savoir-faire et il ne fait en général aucune place au laisser faire et encore moins au laisser se faire et se défaire. C’est pourtant dans ces espaces « entre » que se niche le potentiel de situation.
Penser processus et régulation
Pour les dirigeants.es, l’enjeu est de se mettre dans des conditions favorables en se désencombrant d’une modélisation aveuglante et en évitant de raisonner seulement en termes d’actions et de finalités. Le défi est de se nourrir et vivre de ces espaces communs et féconds où se construit, dans l’altérité et l’écart, la réciprocité et la coopération, le cœur de la transformation et sa dynamique. La pensée traditionnelle chinoise raisonne avant tout en termes de processus et appréhende le changement sous l’angle de la régulation. Chemin faisant, le processus se déroule sans y prendre garde menant à une « transformation silencieuse ».
Parce que « l’important réside dans l’au-delà des mots » (F. Jullien), et l’essentiel dans la rencontre et le partage, venez vivre une révolution intellectuelle porteuse pour stimuler votre efficience stratégique au service de transformations collectives réussies mais jamais achevées, telle est l’opportunité clé offerte pour vous à travers la conférence de François Jullien le 23 janvier.
Sybille Persson, Professeur ICN Business School, habilitée à diriger des recherches, membre du CEREFIGE à l’Université de Lorraine, auteur d’une thèse sur les ressources du coaching, et responsable scientifique de l’Ecole du coaching ICN.
Stéphane Floch, membre du comité d’organisation du symposium SFCoach, fondateur et codirigeant O’DAS RH, praticien-chercheur indépendant, coach professionnel certifié, consultant en Ingenium