LETTRE D’INFORMATION
N° 70 – Novembre/Décembre 2020
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Edito
par Bernard SORIA, Président de la SFCoach
Bonjour à toutes et à tous,
En 1996, la SFCoach a été pionnière en créant en France la première association de coaching professionnel. Pour célébrer nos 25 ans en 2021, nous sommes fiers de vous proposer un vaste programme sur le « Temps du Lien » avec le Symposium du 21 janvier et de nombreuses conférences et ateliers.
https://www.sfcoach.org/symposium-sfcoach-le-temps-du-lien
Cette thématique va nous porter tout au long de l’année 2021.
Dans ce numéro, Reine-Marie Halbout nous invite à un voyage intérieur pour renouer le lien avec nous même.
Philippe Bigot éclaire le sujet du lien à travers les travaux de Marcel Mauss sur le triptyque donner-recevoir-rendre.
Enfin, fidèle à la singularité de la SFCoach, Stéphanie Féliculis nous rappelle notre approche de « praticiens chercheurs » qui exprime notre souci de réflexivité pour mieux exercer notre métier de coach.
En cette période incertaine et si contrainte, j’émets le vœu que nous puissions à nouveau nous projeter dans un futur désirable et vivre au mieux ce présent obligatoire.
Pour y parvenir, je repense à ces mots de Winston Churchill qui ont été ses principes de vie : viser haut, travailler dur, surmonter les échecs, savoir pardonner et oublier, garder de la place pour la joie.
Je vous souhaite beaucoup de joie en 2021 !
Bernard Soria
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SOMMAIRE
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Un voyage dans le temps du lien retrouvé – Reine Marie HALBOUT
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De quoi le lien est il le nom ? – Philippe BIGOT
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Coachs et praticiens-chercheurs – Stéphanie FELICULIS YVONNEAU
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Un voyage dans le temps du lien retrouvé
Reine-Marie HALBOUT
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Depuis quelques mois, nous sommes tous embarqués dans un étrange voyage. Cette expérience de confinement, expérience universelle à laquelle nous ne pouvons pas nous dérober, est une épreuve qui nous concerne tous, au même moment.
Dans mon ouvrage Savoir être coach. Un art, une posture, une éthique , j’ai évoqué ce qui – dans le parcours de l’accompagnant – lui permettait de se situer au bon endroit parce qu’il a déjà éprouvé et élaboré en partie ce que vit l’accompagné dans son rapport au travail. Ses ressources ont à voir avec son histoire de vie, son vécu thérapeutique, sa formation, sa connaissance du monde des organisations et la supervision dans laquelle il est engagé. S’y ajoute sa participation active à une société professionnelle où il rencontre ses pairs et s’y confrontent.
Le praticien complète et enrichit ce parcours par son travail invisible qui vient nourrir son identité profonde et le soutenir dans sa posture et les difficultés qu’il rencontre.Pour le dire autrement, en temps ordinaire, la temporalité du praticien n’est pas tout à fait la même que celle de l’accompagné. Il a déjà vécu ce que son client va vivre, pour son compte, et il en a été transformé. Ses pratiques s’ancrent dans cette expérience même s’il est amené à rencontrer des situations que lui-même n’a pas connu directement.
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De quoi le lien est il le nom ?
Philippe BIGOT
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La trame du lien, de nos liens se fonde sur nos échanges. Mais qu’échangeons-nous au travers de nos échanges ? Autrement dit, qu’est-ce qui circule dans l’échange qui alors fonde le lien ? Dans le monde marchand dans lequel nous vivons, la réponse peut s’imposer d’elle-même. Mais il parait peu probable que le lien se fonde et se perpétue des marchandises et services ainsi échangés. Et, la marchandisation des relations ne saurait pas plus fabriquer du lien. Alors de quoi le lien est-il le nom ?
Avançons, en reprenant les thèses de Marcel Mauss, que le substrat du lien est le don et que ce qui circule dans l’échange, par-delà l’objet est en rapport du don. Cette notion est plus complexe qu’il n’y parait et demande de dépasser les stéréotypes dans lesquels elle se trouve bien souvent épinglée. Théorisée par Mauss – figure fondatrice de l’anthropologie – comme un « fait social total », le don serait le fondement même de nos sociétés humaines. Le don est ce qui nous fait « tenir » ensemble par ce qu’il induit de réciprocité. Une réciprocité qui est la dynamique même de l’échange. Le don circule et en circulant, il produit une économie ; Une économie du don, en certains points comparable à l’économie marchande sans qu’elles ne se confondent. L’économie du don s’organise autour d’un triptyque : donner, recevoir et rendre.
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Coachs et praticiens-chercheurs
Stéphanie FELICULIS YVONNEAU
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Le pôle Recherche et développements de la SFCoach s’inscrit dans la continuité et l’articulation aux formes existantes de la recherche appliquée au sein de notre association avec ses deux groupes actuels de Savoir Interne, celui consacré à la théorisation du coaching au sein des sciences humaines et celui s’intéressant au Coaching des organisations qui fonctionnent respectivement depuis 2015 et 2016.
Faire de la recherche dans une association de professionnels, qu’est-ce à dire ?
C’est avant tout déjà une posture de « praticien-chercheur » cohérente avec l’esprit de notre association. Il s’agit d’hommes et de femmes qui se questionnent largement à partir de leur engagement de praticiens auprès des organisations, des individus et des collectifs qu’ils accompagnent.
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