LETTRE D’INFORMATION
N° 69 – Septembre/Octobre 2020
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Edito
par Bernard SORIA, Président de la SFCoach
Bonjour à toutes et à tous,
A la crise sanitaire et ses impacts sur le monde du travail, est venu s’ajouter un événement tragique qui soulève une immense émotion et questionne ce qui fait lien dans notre société.
Nous aurions aimé ne jamais pouvoir entendre en l’actualité récente un écho, au combien sinistre, entre cette tragédie et le thème de notre prochain Symposium, «Le temps du lien». Les coachs restent en résonnance avec leur époque, pour le meilleur et pour le pire. Je me dois cependant de vous tenir au courant de la poursuite de notre travail en vue de la préparation de cet événement. Dans ce contexte, la création d’un pôle Recherche et Développements à la SFCoach démontre une nouvelle fois notre volonté de développer notre compréhension du monde, notre réflexivité et notre sens critique.
Mais dans notre pratique quotidienne, la création du lien se fait désormais à distance, que cette distance soit physique, et qu’elle passe par le masque ou par l’écran. Cela modifie profondément l’exercice de notre métier, questionne nos habitudes et rejaillit sur notre équilibre personnel.
En tant que coachs, nous sommes plus que jamais sollicités à travailler notre «hygiène de coach», comme l’écrivait Reine-Marie Halbout dans son ouvrage, «Savoir être coach».
Pour pouvoir accompagner les autres, il faut encore plus être attentif à soi-même et bienveillant. L’art et l’imaginaire me semblent plus nécessaires que jamais.
Et pour reprendre les mots merveilleux du metteur en scène Peter Brook dans son livre « Oublier le temps » : « Souvenez-vous simplement d’une chose qui tient en deux mots : être présent ».
Je nous souhaite d’être présent.
Bernard Soria
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SOMMAIRE
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Prévenir les impacts de la crise sanitaire sur le stress au travail – Pierre Marie BURGAT
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Masqués en vérité – Florence LAUTREDOU
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Elaboration sur « Le temps du lien » – Annie COTTET
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Création d’un Pôle Recherche & Développements – Daniel MIGAIROU
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Prévenir les impacts de la crise sanitaire sur le stress au travail – Pierre Marie BURGAT
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La crise sanitaire provoque en cascade une explosion des arrêts maladie : tests positifs, affections virales, gardes d’enfants, troubles de la santé psychologique … De janvier à août 2020, les indemnités journalières ont ainsi augmenté de +29,9%, selon les chiffres de l’Assurance Maladie. Malgré le déconfinement, la progression se chiffrait encore en août à 7,7%. La seconde cause d’arrêt maladie est devenue, après le Covid, les Risques Psychosociaux, avec notamment une montée importante du mal-être anxieux et du stress au travail.
La crise sanitaire a-t-elle un impact sur cette montée des RPS ? Si oui, pourquoi et comment les prévenir ? Quels est dans ce contexte le rôle des accompagnants pour contribuer à favoriser les équilibres psychosociaux et limiter ainsi l’inflation couteuse des arrêts maladie.
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Masqués en vérité – Florence LAUTREDOU
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« Bonjour, vous avez du gel dans l’entrée …. Les toilettes, au bout du couloir, il y a du gel aussi… Pareil à coté de votre fauteuil dans le bureau ».
Voici en résumé et parfois en mode raccourci : « Bonjour, le gel, là » suivi d’un un geste de la main vers le flacon de la salle d’attente- cela c’est pour les clients de longue date ou encore en fin de journée quand les salamalecs sanitaires pèsent, voici donc résumées mes formules d’accueil depuis mai dernier.
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Les clients arrivent, masques sur le visage. Certains, rassurés par la ventilation du bureau aux grandes fenêtres largement ouvertes, ainsi que par la distance entre nos fauteuils, bien supérieure au mètre recommandé, le baissent. D’autres préfèrent le garder. Moi-même je reste masquée. Enfin, d’autres encore, loin de ces sujets de masques et de déplacements physiques, privilégient la séance à distance, installés derrière leur ordinateur. Chacun agit en son âme et conscience. La coach et psychanalyste que je suis agis de même. Toutefois, séance après séance, j’observe une évolution ces derniers jours.
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Elaboration sur « Le temps du lien » – Annie COTTET
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Le « temps du lien » fait immédiatement penser à « la recherche du temps perdu » puis du « temps retrouvé », ce temps perdu et retrouvé qui est celui de la mémoire des liens familiaux, sentimentaux et amicaux de l’auteur.
J’y associe honteusement mais immédiatement, le refrain d’une chanson, nettement moins littéraire, de Françoise Hardy : « C’est le temps de l’amour, le temps des copains et de l’aventure ». Le temps du lien par excellence, celui de l’amour « car le temps de l’amour, c’est long et c’est court, on s’en souvient ! »
Je fais l’hypothèse que « Le temps du lien », thème qui a été choisi par la SFCoach pour le prochain symposium 2021, se comprend par cette résonnance évidente avec l’amour qui maintenant s’associe librement au « Temps des cerises » :
« Quand nous en serons au temps des cerises, le gai rossignol, le merle moqueur seront tous en fête …. les amoureux auront du soleil au cœur, …. mais il est bien court, le temps des cerises.»
A suivre le temps de l’amour et des cerises nous trouvons une redondance, celle du temps court, la brièveté du lien : il ne dure pas.
Dans le registre de l’expérience sensible, de la vie amoureuse ou heureuse, au temps du lien de l’amour suivra le temps de la fin du lien.
Il faut se dépêcher de le vivre avant qu’il ne se rompe.
La nostalgie apparaît alors : « le temps de l’amour, c’est court et c’est long, on s’en souvient ! » dit la chanson, car avec la nostalgie, s’impose une dimension essentielle de notre vie psychique, la mémoire, la mémoire du lien.
Et Mouloudji reprend : « Moi qui ne crains pas les peines cruelles, je ne vivrai pas sans souffrir un jour, quand vous en serez au temps des cerises, vous aurez aussi des chagrins d’amour. »
« Le Temps des Cerises », chanson d’amour écrite en 1866 par le communard Jean Baptiste Clément, sera reprise en 1871 par la Commune de Paris et restera à tout jamais dans l’inconscient collectif français, la chanson des insurgés, des misérables parisiens de la Commune exécutés en masse au mur des fédérés par l’armée du versaillais Adolphe Thiers !
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Création d’un Pôle Recherche & Développements – Daniel MIGAIROU
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Le coaching est une pratique de l’accompagnement des personnes et des organisations en lien avec la question du travail.
La place du coach est là où convergent deux demandes : celle du client payeur et celle du client bénéficiaire.
Le paradoxe du coach est d’œuvrer à partir de ces deux demandes, tout en en soutenant la conflictualité probable.
Le savoir-faire du coach est de tenir bon à cette place.
La promesse du coach, qui s’engage sur l’avenir sans le connaître et moyennant finances, équivaut à une prise de risque permanente.
En tant que pratique, cette activité inclut des temps d’élaboration appelés supervision, référés à des approches théoriques précises, et qui impliquent une dimension de travail personnel.
Le Pôle Recherche et développements de la SFCoach se donne pour objectif de proposer des articulations entre ces trois plans :
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